Cours 1 : La métamorphose moldue : le masque en latex
IntroductionIl n’y aura ni incantations stupides, ni baguettes magiques dans ce cours. Je sais très bien que beaucoup, parmi vous, se targuent d’être sorciers, mais je sais également que très peu d’élus possèdent réellement ce don. Aussi, celles et ceux, parmi vous, qui présentent de vraies prédispositions à l’art impénétrable qu’est la magie ne trouveront, dans ce cours, que de quoi s’amuser en voyant les efforts fournis par les Moldus et autres Sang-de-Bourbe pour essayer d’imiter quelques actes de sorcellerie primaire. Cependant, la directrice de l’école tient à ce que les Moldus, Sang-de-Bourbe et Cracmols qui pullulent dans notre école sachent se débrouiller pour paraître ce qu’ils ne sont pas. Voilà donc pourquoi la fréquentation de ce cours est obligatoire.
Le programme de l’année figurera d’ici peu à la porte de cette salle. Mais je puis déjà vous informer que le premier trimestre sera consacré à la métamorphose moldue. Je vous présenterai la marche à suivre théorique et vous laisserai exercer la pratique à votre guise. Aucun contrôle ne sera fait quant à la réussite de vos exercices pratiques. Vous serez jugés uniquement sur les devoirs et examens théoriques.
Il est bien évident que les Moldus (terme générique que j’emploierai dans ce cours pour désigner toutes les personnes dépourvues de pouvoirs magiques, tels les Cracmols, les Sang-de-Bourbe et les vaches, par exemple) sont fascinés par ce qu’ils ne comprennent pas. Le monde des sorciers, malgré la vigilance du Ministère de la Magie, a, à travers les siècles, laissé transpirer son existence. Les traces relevées par les Moldus de l’existence de notre monde les ont intrigués, les ont fait rêver et les ont obnubilés au point qu’ils ont tenté de les reproduire par leurs propres moyens. L’une des envies les plus fortes chez ces gens, qui se manifeste régulièrement chez chaque individu, est de devenir quelqu’un d’autre, ne serait-ce que quelques instants. Mais voilà : comment faire sans Polynectar ou connaissances en métamorphose ?
Les masques en latexPour changer l’apparence de leur visage, les Moldus utilisent des matières naturelles ou synthétiques qu’ils fixent sur leur peau, afin de cacher leur apparence derrière une matière quelconque. Les amateurs les plus inexpérimentés utilisent, à cet effet, du plastique dur ou du bois, souvent modelé et sculpté par des professionnels (fabriques de masques de Carnaval, par exemple) et qu’ils font tenir sur leur tête à l’aide d’un élastique. Mais aucun œil ne se fait berner par une telle supercherie. Aussi, les plus doués d’entre eux ont-ils trouvé une matière naturelle, plus souple et plus fine, qui, bien travaillée, donne une illusion parfaite : le latex.
Première étape : l’empreinteDans la confection de masques, le latex a l’avantage de coller de près à la peau, permettant ainsi l’inscription sur le masque des expressions voulues par son porteur. En effet, son élasticité permet de reproduire les mouvements du visage, donnant au masque un aspect naturel dans son comportement (sourires, plissements, etc.)
Pour cette raison, le masque doit être réalisé sur une épreuve du visage du futur porteur, en plâtre fin ou en céramique, aussi fidèle que possible. Le matériau le plus judicieux pour l’empreinte n’est autre que les bandes plâtrées, afin de prendre une empreinte précise du visage, assez solide pour permettre la fonte de l’épreuve.
Avant d’appliquer les bandes plâtrées (deux couches, au moins), il est nécessaire d’enduire abondamment les poils du visage (barbe, moustache, sourcils, cils et cheveux qui dépassent) de vaseline et la peau d’huile ou de vaseline, afin d’éviter toute épilation douloureuse. Il est conseillé de faire appel à une tierce personne pour appliquer au mieux les bandes plâtrées (découpées en morceaux). Le sujet doit néanmoins être en totale confiance et avoir pratiqué quelques essais avant de se recouvrir le visage, afin de se préparer aux désagréments (le plâtre qui chauffe, éventuelle claustrophobie). On veillera à recouvrir les yeux et le nez en dernier.
Après quelques minutes, l’épreuve est sèche et peut être retirée par le sujet lui-même, délicatement.
Seconde étape : l’épreuve en céramique ou en plâtre finPour fabriquer un épreuve du visage porteur, après avoir laissé sécher l’empreinte en plâtre et en avoir enduit l’intérieur de vaseline, il faut y couler de la céramique en poudre mélangée à de l’eau (que l’on peut remplacer par du plâtre, mélangé à beaucoup d’eau pour plus de finesse). Après quelques heures de séchage, l’épreuve peut être démoulée.
Troisième étape : la formeSur l’épreuve obtenue commence alors le travail créatif. Il est conseillé de dessiner à l’avance le masque que l’on veut créer, afin de ne pas se perdre dans des essais improductifs. Une fois que l’image voulue est claire, on peut commencer à sculpter la forme du masque désiré (grossir le nez, ajouter des rides, etc.). A cet effet, choisissez de préférence une pâte de céramique, que l’on peut néanmoins remplacer par du plâtre, de l’argile ou même, de la pâte à modeler.
Quatrième étape : le masqueLe latex se présente sous forme liquide (latex Milch). Pour y imprimer la forme souhaitée, on peut simplement tremper l’épreuve sculptée dans le liquide ou appliquer celui-ci au pinceau. Deux couches, au minimum, sont nécessaires à un masque solide et il est important de laisser sécher la première couche avant d’appliquer la suivante (compter une vingtaine de minutes de séchage).
Le latex peut être teint avant l’application avec de la peinture acrylique. En outre, l’épaisseur (due au nombre de couches, qui peut ne pas être uniforme) permet de jouer avec des nuances très subtiles dans les tons.
Cinquième étape : la décorationUne fois le masque sec, il se détache facilement de l’épreuve, mais doit être enduit d’eau savonneuse avant le démoulage. Il est alors prêt à recevoir toutes les décorations souhaitées (peinture acrylique, poils collés, etc.) et à être percé aux niveaux des yeux et des narines.
Pour maintenir le masque en place sur le visage, les professionnels utilisent une cire artificielle, qui permet un bon maintien et, avec un peu de maquillage, un fondu imperceptible entre la peau et le masque.
Matériel nécessaire
Pour plus d’informationshttp://www.decofinder.com/_daz/_ART_ET_ORNEMENTS/moulage_introduction_lambertdaniel.htmhttp://www.pascalrosier.com/conseil/exemples/visage_bandes/visage_bandes.htm
Devoir pour le prochain cours (répondre par message privé!)1. Citez les 5 étapes de création d’un masque en latex. 5 points.
2. Quelle(s) réaction(s) peut engendrer la prise de l’empreinte ? 1 point.
3. Quelle est l’origine du latex (minérale, végétale ou animale) ? Et plus exactement ? 5 points.
4. Citez un maquilleur de cinéma connu pour ses créations en latex ? 2 points.
5. Pourquoi le latex est-il plus avantageux que le plastique ? 2 points.
6. Quelle sorte de peinture peut être appliquée sur le latex ? 2 points.
7. Quelles possibilités a un sorcier qui n’est pas un animagus pour se métamorphoser ? 3 points.
Le cours est fini.